Fils De Pute de la Mode contre la décivilisation – analyse critique

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Fils de Pute de la Mode semble avoir ses origines en France, Europe et cependant qu’il semble impossible de faire une bande dessinée avec des textes bruts de Papacito, cependant qu’il semble impossible que l’étude de l’histoire de nos origines – nos origines qui remontent à si loin – nous permette de savoir exactement ce qui se cache dans le passé, cependant qu’il nous est tout autant impossible de savoir ce qui se cache dans l’avenir, asseyons-nous paisiblement sur un plancher, un tapis et nous y verrons plus clair sur ce qu’il en est de cet ouvrage… et des absences qui n’y sont pas, sans que la politique soit notre objet.

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La bande dessinée est une forme particulière de l’art, et l’artiste Marsault est un particulier qui a rencontré les particularités de Papacito pour l’édition d’un premier tome définit comme « Prototype » ; en tout cas, il s’agit bel et bien d’une expérience commune entre deux individus distincts, dans un monde de cultures diverses. Comme nous vivons dans un monde dit « de partage », où tout est « interférent », le simple fait de la lire, c’est aussi le fait de la vivre, car notre vie, qu’on le veuille ou non, c’est aussi les autres, ce que le Mouvement Vers Rien répète inlassablement car tel est son courant naturel.

Hélas, la population de ce pays, France, Europe, est actuellement menée par un instinct d’imitation des images « des plus cons » – dont la liberté d’aveugler autrui est érigée en droit de l’homme – tandis que l’alphabétisation est abandonnée au bénéfice de la dispersion dans des systèmes de modes bruyants – autant de fabriques à criminels – menant à la plus basse forme du contrat social actuellement en activité : rendre l’un content que l’autre n’ai pas envie d’une chose … et la faire pour l’emmerder.

Il est de moins en moins possible de se conformer à cela malgré les excès – parfois d’orgueils, tantôt de zèle dans la prostitution – de nos « psychologues des foules » qui se voudraient diriger éternellement nos consciences, ni plus ni moins que par aliénation.

Même si beaucoup veulent que l’on se réunisse autour de leurs conceptions – c’est-à-dire se réunir sur du « n’importe quoi » amplifié à leur convenance – malgré cela, restons optimistes, nous allons nous re-civiliser : l’humain est avant tout un être affectif, ne serait-ce que par instinct de conservation…

… car oui, nous sommes en pleine décivilisation. Il vous suffit pour vous en rendre compte d’accumuler en vous-mêmes les informations, évènements qui vous sont transmis non point par le vent comme si nous étions des primitifs, mais par des systèmes de diverses formes, qui ont leurs heures de grand-messe…

D’autres systèmes n’ont que rarement leurs heures de grand messe : le B.I.T. dit Bureau International du Travail nous informe ainsi que 567 000 jeunes de 15 à 24 ans sont chômeurs, en France, Europe où ce chiffre s’élève du coup à 4 219 000 jeunes au chômage, de 15 à 24 ans… cherchez vous-mêmes les chiffres mondiaux, ils ne sont pas insignifiants. Et demandez-vous alors ce que cela signifie pour « la jeunesse », mais ce que cela signifie pour « la vie ».

Si cette jeunesse sait à peine écrire correctement – Bac en poche – et a passé son temps à des jeux vidéos aux contenus plus que douteux où les symboles les plus hauts, dans une grande avalanche d’images, sont mis à égalité avec les symboles les plus bas – entre deux appels de téléphones portables, entre deux réseaux sociaux « saisissants » – on ne peut qu’estimer que « le raisonnable » de ce qui fait la culture humaine (sous l’autorité de la tradition qui a permis notre évolution) est pour le moins mis à mal.

Jusqu’à la fin de la continuité et du développement de « la culture humaine » estimée par « la jeunesse » comme n’étant pas digne … « de foi » ? Il s’agit d’une régression, sans le moindre sens, tout en naïveté d’où l’effort – et l’effort de compréhension donc ! – est absent.

Pire : l’effort est un fascisme.

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Qu’avons-nous donc dans Fils De Pute de la Mode, Tome 1 ?

Une première histoire « Wesh la réeducation ! » où une assistante sociale végétative reçoit un jeune qui (se) manifeste, se prenant pour un Dieu ou un héros tant il est déconstruit, avec « ce qu’il sait » ; un personnage, un ancien militaire, survivant autant que vivant, l’élève brutalement au-dessus de toute corruptibilité. Sans trop user de dire des mots et sans faire de prêche…mais en produisant des faits actifs qui ont l’heureuse faculté …de donner la faculté de voir.

Une seconde histoire « Mouchoud Alour » démontre l’universalité de la première… pour encore une meilleure prise de conscience de soi-même.

Une troisième histoire : « Le dernier interphone » propre à vous arracher des larmes, où l’intelligence autant que l’exclu, le SDF à notre porte, est rejeté de notre conscience car il n’entre pas dans la réalité lointaine… qui est prioritaire et que cela – quand même – offre de soi une si belle impression que de faire de la charité avec émotion, judicieusement loin, tant nous avons grande conscience et cherchons haute reconnaissance…

 

« Devine qui vient bouffer ? » pose la question de ce qui motive nos politiciens et/ou hommes d’affaires à se consacrer d’occident en orient à leur propre développement ; ce n’est pas sans raison qu’un clown vengeur s’empare d’eux pour nous faire le plus grand bien…

« Dien Bien Phu » met définitivement au rancart « les valeurs coloniales » et « le guerrier spécialiste de la guerre » qui, après avoir massacré la population adulte, se trouve juste à temps à court de munitions pour ne pas massacrer les enfants. Ce n’est pourtant pas la réalité extérieure à Fils De Pute de la Mode ; Marsault et Papacito ont bien le droit à des espérances, malgré ce qui a été fait et ce qui se fait encore…

« Si c’est un homme » nous touche enfin au plus profond, car un individu inconscient de type « moderne » s’y prétend à la plus haute conscience de lui-même … tandis que le personnage qui l’accompagne se fiche des grands problèmes de la société pour vivre dignement (ce mot est probablement fasciste) avec ceux qui ne sont pas à l’autre bout de la terre, qu’il ne connaît que par « les médias » et auprès desquels il ne peut se rendre pour se rassasier de ce qu’il en est… non, ce personnage simple, ouvrier, fait vivre de son mieux ceux qui sont tout simplement à portée de sa main. Et c’est sans gloire, paraît-il.

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Ainsi, nous n’irons pas plus loin dans cette critique de Fils de Pute de la Mode, Tome 1.

Ce n’est pas « la société qui va mal » ce n’est pas « le monde qui va de travers » c’est nous qui allons mal et de travers …. et c’est pour que cela que « la société, le monde vont mal et de travers ».

Vous aurez donc compris ce qu’il faut changer.

« L’âme de l’homme
Est semblable à l’eau ;
C’est du ciel qu’elle vient,
C’est au ciel qu’elle monte,
Et il lui faut redescendre sur terre
En un changement éternel. »

Goethe

 

 

 

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