Critique de « La France Interdite » de Laurent Obertone : sans slogan, ni tweet, ni violence …

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« L’immigration est une chance pour la France » et il est secondaire, tout à fait secondaire, abject même, d’explorer la vie concrète dans laquelle nous nous trouvons immergés. Après « La France Orange Mécanique » et « La France Big Brother » c’est donc « au public du tout venant » que s’adresse à nouveau le dernier volume de la trilogie d’investigations de Laurent Obertone … afin de l’introduire dans un royaume qui lui est d’habitude interdit.

Il aurait été si facile pour Laurent Obertone de se ranger dans un horizon que nos médias subventionnés ont parfaitement délimité – et l’on croyait s’être défait sans esprit de retour des sciences humaines expulsées au profit de slogans – que l’on peut bien se demander ce qui pousse Laurent Obertone à ne pas s’engager dans une carrière de saint médiatique. Peut-être parce qu’avant d’aspirer à la perfection – fusse t’elle républicaine – les français ordinaires dépérissent sur leur propre sol. Peut être parce que parmi les gens ordinaires, ceux qui atteignent une modeste complétude n’ont plus d’énergie… alors que le saint médiatique subventionné vivant de grasses aumônes et débarrassé de toute expérience inconfortable, lui, est capable de nous accompagner sur cette voie. Mais qui irait confier la gestion de son compte bancaire – et de son pays donc ! – à un ou des moralisateurs surendettés incapables de se gérer eux-mêmes ?

Immigration ?! Cela ne serait rien si par-dessus le marché nous n’avions pas à supporter de vivre avec de « brillants intellectuels » qui, sans le moindre racisme (pensez-donc), mais tout en dévaluation et en négation, défendent que la nature humaine « blanche » – cause de toute mauvaise société – peut ou doit disparaître : une « solution finale au problème blanc » satisfaisante.

En fait de mauvaise société il est un plaisir douteux d’avoir à vivre en compagnie de tels couards « blancs » qui ont peur de leur propre ombre et ne sont pas capables de se supporter eux-mêmes. Et en guise d’introduction, laissez nous donc vous donner un conseil : ne vous laissez pas abuser par les mots, tenez-vous en aux faits.

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Que nous soyons, tout autour du globe, pris des mêmes folies prouve que nous avons le même psychisme ; et nous avons le même psychisme parce que nous sommes les mêmes hommes. Cette réalité, réalité de plein droit, est celle sur laquelle devrait se bâtir tout discours sur l’immigration. Cela n’est ni poétique, ni artistique, ni religieux et surtout ni l’expression sublimée d’un conflit intérieur : c’est pourtant l’expression de la vie en marche (1).

Ce travail d’éducation n’est pas fait.

A la place, des discours incongrus : il faut transformer le vil plomb en or par le métissage et nous devrions pousser un soupir de soulagement lorsque les « spécialistes compétents » que l’on nous impose « remettent les choses à la place qui leur revient » : nos idées sont délirantes car seul le blanc est raciste ; nous sommes des maniaques : oui le bermuda pose un problème d’hygiène dans les piscines, non pas le burkini ; nous sommes morbides à nous intéresser à la hausse de la criminalité … il faut un très solide sens de l’humour pour l’admettre : nos relents d’on-sait-bien-quoi se doivent de sombrer dans l’opprobre sans jamais avoir été clarifiés.

Et c’est à travers cela que Laurent Obertone se fraye un chemin vers la surface. Tout de même pas jusqu’à l’expression dans les grands médias : aucun pont, aucun bateau, ne mène à cet univers-là, bien exclusif de ceux qui ferment les yeux devant ce que nous vivons et ouvrent grand nos frontières.

Puisque l’on nous sert des nouvelles incertaines sur l’immigration ou de la propagande « de temps de guerre » plus personne n’a envie de lire des journaux : on tire bien plus d’information sur ce que raconte tel ou tel membre de notre propre famille, collègue ou ami quelque part dans le pays qui a vécu un « fait divers » dans le monde de l’homme réel (2).

Mais un homme nouveau doit naître : il est métissé. Nous n’y voyons nous, qu’un homme très ancien, une vielle bête – pas blonde cette fois – qui vient-on-sait-bien-d’où-pour-on-sait-bien-quoi. « L’Amicale de la diversité réunie » prend sur elle toute la responsabilité de nous guider vers un monde meilleur ; c’est exactement la caractéristique du Duce, c’est exactement la caractéristique du Führer : être celui qui prend sur lui toute la responsabilité « d’organiser pour son peuple ». Dans un ordre renforcé, ridiculement contre le fascisme, la définition du fascisme étant justement d’être un ordre renforcé.

La France interdite c’est 530 pages de documents référencés sur le bouleversement du capital démographique, l’anéantissement du capital économique, l’effondrement du capital social, l’effondrement du capital humain, l’effondrement du capital moral : une méthode scientifique sans croire à une théorie déterminée voilà qui est suspect au plus haut point ! N’y a t-il pas autour de Laurent Obertone une adhésion directe de français qu’il conviendrait pourtant de tenir à distance d’une telle documentation ? C’est que le bougre s’est arrêté en cours de route sur des chiffres et des tableaux, des questions, des paramètres, des exemples, des mythes … et se permet de conclure en quatre pages loin de l’ivresse des slogans et des tweets avec lesquels on ne peut – à proprement parler et pour parler proprement – bâtir quoi que ce soit qui mérite le nom de « relation ».

Le tragique avec l’immigration c’est qu’on pêche par excès, le tragique dans toute innovation, c’est qu’on pêche par excès.

L’intrusion politique et spirituelle font se hérisser les français : nécessité mystérieuse de sauver son bonheur (3) … et ce n’est un secret pour personne qu’il arrive au progrès de descendre de la montagne qu’il est censé gravir. Et quand l’allure devient dangereusement rapide, un arrêt pour une stabilisation des facteurs politiques et sociaux est nécessaire : il est grand temps alors de remettre avec ténacité les progressistes « à la place qui leur revient ».

Laurent Obertone attire peut-être son lot de bourrus, de conservateurs retardataires … peut être tant mieux puisqu’une autre nation en Europe est, pour ainsi dire, une autre fonction.

Quoi qu’il en soit la France comme toute l’Europe n’est pas une terre vierge mais tradition historique ; tandis que l’idéal médiéval d’une vie en vue de la mort ne nous concerne plus, n’oublions pas que nul arbre n’a jamais renoncé à ses racines obscures. Et nous attirons l’attention de l’honorable lecteur sur le fait que les arbres poussent vers le haut … mais aussi vers le bas, par leurs racines.

Ainsi où en sommes nous aujourd’hui dans notre humanité en France, en Europe, en occident ?

Soyons optimistes : pour un petit temps encore à un échelon culturel avancé où le développement doit remplacer la contrainte.

Où en sont la plupart des migrants ?

A un système de contraintes allongées et un échelon culturel raccourci auquel nous devrions nous adapter : droit des femmes à « une soumission librement consentie », l’homosexualité comme maladie mentale, beuglements théocratiques d’un autre temps. Nous en sommes tous les témoins et c’en est assez !

Enfin, si les aigles, rapaces et autres oiseaux de proie qui ornent nos blasons sont les représentations psychologiques les plus appropriés à l’histoire de notre nature collective occidentale, le sabre de l’islam est alors une parfaite représentation de tribus de pillards et de pirates. Sur cette base, chacun devrait avoir une meilleure connaissance de son passé, donc du présent, pour préparer un avenir meilleur.

Ce travail d’assimilation des images propres à chacun n’est pas fait.

Ainsi, nous le voyons tous les jours, à la moindre provocation s’envolent les rêves enfantins des uns et des autres pour laisser place à la barbarie à laquelle on croyait avoir échappé. A la moindre provocation ? A la moindre discussion même : c’est le sheitan qui nous inspire de ne pas nous convertir à l’islam (doigt menaçant pointé dans votre direction), ce sont les sionistes – pour ne pas dire « les juifs » – dont nous devrions réduire les droits, quand un porte parole des frères musulmans comme Médine n’est pas la dernière victime du Bataclan. Epouvantable.

Notre conclusion

Alors que dans son sens empirique le mot « intégration » signifie « compléter » l’Europe n’a rien à gagner dans la fièvre d’un renouvellement de sa culture flamboyante et de ses inestimables découvertes scientifiques, par son contraire venu des conquêtes passées de la chrétienté. Pas que nous soyons si intelligents que ça : nous vivons dans un monde interférent (4) et pour peu que l’on ait le droit de se poser des questions – le doute est le père de toute découverte scientifique – la science fait des bonds prodigieux en avant. Si Laurent Obertone a porté attention à l’évolution du QI il convient selon nous de porter également attention au QE (le Quotient Emotionnel) qui a beaucoup à voir avec l’empathie. Les deux nous semblent effectivement en baisse, partout. D’autant qu’aux USA les enfants « élevés à la campagne » (5) semblent seuls développer un QE élevé… et que nous vivons dans la civilisation du bruit. Par ailleurs, qui que l’on soit et d’où qu’on soit, nul n’a à porter la culpabilité d’un autre. Qui parmi nous a commis ces atrocités du passé ? Mais la bonne question est plutôt : qui se rend complice des rapaces ou des pillards en les approuvant ou les justifiants a posteriori ?

Et ce ne sont pas les esprits brumeux de gens qui pensent acquérir la connaissance du monde tout entier, qui pensent que l’on devrait avoir vécu sur tous les continents et sous tous les climats, qui sont inadaptés autant qu’inadaptables au monde réel, qui parviendront à présenter à Laurent Obertone et à l’honorable public un matériel d’ampleur sur lequel il n’y a rien à reprendre. D’autant que Le style de Laurent Obertone n’est même pas irritant et qu’il ne cherche à heurter personne.

 

« Que tu t’appelles Faust ou te nomme Dieu
t’imagines-tu te faire aimer par force ? »

Goethe

 

 

(1) A ce sujet… que Laurent Obertone trouve des lecteurs au Japon avec « Guérilla » est un évènement aussi mémorable que l’immigration et le « vivre ensemble »…

(2) Ces faits divers n’ont bien entendu rien à voir avec l’immigration si ce n’est que, tout simplement, ceux ci ne seront bientôt plus dans le monde à venir grâce au vivre ensemble. On a vraiment beaucoup, beaucoup de chance…

(3) Quand bien même le bonheur n’est plus que l’absence de malheur.

(4) Yahvé, Dieu, Allah ont chacun des prophètes exclusifs de LA révélation authentique et s’il n’est pas possible aux fidèles d’une religion d’envisager qu’un Dieu tout-puissant soit capable de plusieurs révélations uniques et authentiques alors que sa diversité est évidence, c’est peut être que ses créatures sont moins tolérantes que le Créateur lui-même ; nous vivons dans un monde interférent : ce sont les chinois qui croient en la volonté du ciel (c’est-à-dire qui croient en la même chose que les autres) qui ont inventé le papier… Aujourd’hui nos médias, comme les religieux, ont eux aussi « leurs heures de grand-messe » pour la prédication. On a donc autant le droit de faire des recherches sérieuses sur l’immigration que les médecins du moyen-âge avaient le droit de faire des recherches en médecine sous l’œil inquisiteur de l’église. Pour éclaircir les choses, il ne faut avoir aucune crainte ; par instinct Monsieur Moyen a du mal à rentrer dans les ombres et les ténèbres et souhaite des résultats univoques et unilatéraux : il est servi ! Pourtant les résultats et les découvertes ne sont faites qu’une fois l’obscurité franchie, qu’une fois l’obscurantisme du primitif abattu. Le primitif n’a pas de doute : il ne connaît rien non plus de la prise de conscience et des dons parfois funestes de la civilisation. Ce doux primitif – sur l’ombre duquel il n’est pas conseillé de marcher sous peine d’être mis à dévorer aux fourmis locales – tandis qu’il continue à croire que si le chef n’a pas la vérole alors que sa femme l’a et que toute la tribu l’a, c’est qu’il est protégé par les dieux, entend très mal le discours du civilisé qui a une autre hypothèse : ce grand chef est un grand cocu… et quand nous voyons nos saints médiatiques nous assurer que nous ne le sommes pas sur un ton légèrement menaçant, ceux-ci devraient prendre garde : la civilisation est une acquisition récente et un mince vernis sous lequel gît encore notre nature primitive. En plein centenaire de la guerre 1914-1918, après la Shoah, après Daesh, ne venez pas nous dire non.

(5) Edward T. Hall anthropologue et sociologue américain dont nous parlons largement ici

 

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