2015 année de la cause noire – Individualité, dignité, totalité : Me We, Mohammed Ali

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1964. L’Amérique dont l’habitat sans séparation entre les maisons fait que l’on se sent partout dans la rue comme entre les huttes d’un village africain, l’Amérique et le plaisir pris par ses habitants à l’expression verbale, aux speech certainement plus issus de griots que de germanie, l’Amérique dont la musique, la danse, l’extériorisation émotionnelle sont nègre était aussi le pays où, chaque année, on pendait tant et tant de noirs. Et si l’indien pouvait être représenté sur de la monnaie en tant que symbole idéal du héros, vous ne risquiez pas d’y voir Cetewayo ou Booker T. Washington

1964. Cassius Clay alias Cassius X alias Mohammed Ali devient champion du monde de boxe poids lourd. Considéré comme le plus grand boxeur de l’histoire, il sera le premier triple champion du monde de boxe. Et nommé sportif du XXème siècle.

Certains hommes qui ne peuvent fonctionner que comme des êtres sociaux et sont portés par un sens, dépassent la simple adaptation grégaire et sont à l’origine de bibliographies et d’une filmographie considérable ; mais combien ont suivi leur propre loi intérieure et lui sont resté fidèle ?

Eux seuls montrent le chemin, eux seuls représentent les véritables floraisons, les fruits, les semences de l’arbre de l’humanité. Mohammed Ali est de ceux-là, suivant la pureté de son impulsion intérieure pour une détermination qui est de l’ordre du destin.

Sans nécessité, rien ne change, surtout pas la personnalité humaine. Ainsi la ségrégation raciale en Amérique, contre nature, était une contrainte imposant la grave nécessité de ne pas être obéit, en tant que cette ségrégation est l’injure la plus vulgaire, la plus grossière que l’on puisse faire à notre humanité.

Passons sur ceux qui, noirs vivants chez les blancs, acceptent de se faire une place dans la meute raciste : il n’est nulle famille, nulle société, et surtout nulle situation – malgré les discours (ou sketchs…) les plus consolants – où ne se manifestera leur infidélité à leur propre conscience par un créé anormal ; ce que la nature – et la justice des hommes, tôt ou tard – fait payer très cher…

Impressionnant boxeur, maître stylé de la catégorie poids lourd, Mohammed Ali est un militant de la cause noire qu’il convient d’isoler hors des proportions que révèlent la perspective du temps. De ses combats mémorables sur le ring à son refus de servir dans l’armée américaine pendant la guerre du Vietnam, son itinéraire est exceptionnel : c’est le chemin du devoir… et aussi un sentier sans balise, un chemin nouveau proposé à notre humanité vacillante. Il est évident pour tous que Mohammed Ali ne s’en est pas laissé imposer par les conseils « bienveillants » des uns et des autres, qu’ils soient blancs ou noirs à nœuds pap’  car si ces derniers se voulaient « des hommes d’Allah » ils n’étaient pas eux-mêmes fidèles à leurs lois affichés.

La « foi » en Dieu est un mot, mais il en est deux autres : « loyauté et confiance » ; ce sont bien là les deux attitudes que le croyant devrait avoir à l’égard de Dieu. Et c’est bien là que l’on voit nettement que les hommes de foi abondent, mais que peu choisissent leur propre voie, leur volonté ne leur servant qu’à faire des acrobaties démonstratives entre les conventions morales, sociales, politiques et philosophiques ; aux dépens de leur propre totalité.

Mais pas Mohammed Ali. S’il avait dû faire cela, jamais il n’aurait pu être un tel champion, The Greatest : le choix affirmé de sa voie propre  le distingue de ceux qui prennent la fuite devant ce qu’ils sont eux-mêmes.

De Goethe à Napoléon, telle est la grandeur de nos personnalités historiques : se sauver de nos conventions. Ainsi dans cette Amérique ségrégationniste où l’homme noir pendait aux arbres tel un fruit étrange, où l’on faisait feu par méthode contre tout ce qui contestait, il fallait vraiment être hors du commun pour choisir un sentier aussi abrupt, menant à un parfait inconnu, plutôt que de suivre la route conduisant à de rassurantes habitudes.

La grande question que l’on se pose alors est « pourquoi » ? Ceux qui sont atteints par la misère, ou ceux qui prennent une décision morale, ont en commun de chercher refuge dans la convention. Ceci explique que la France soit peuplée de neuf millions de pauvres… et que rien ne se passe.

 « Je n’ai pas à être ce que tout le monde veut que je sois. Je suis libre d’être qui je veux être. » M. Ali

Sortir du troupeau c’est, pour celui qui a la vocation, pour celui qui a la prédestination, être à l’écoute d’une loi dont il est impossible de s’écarter. Et peu importe que d’autres dans le même cas tombent autour de lui, de Martin Luther King à Malcolm X.

« Je chevauche mon cheval de l’espoir, tenant dans ma main les rênes du courage. Vêtu de l’armure de la patience, avec le casque de l’endurance sur ma tête, j’ai commencé mon voyage vers la terre de l’amour. » M. Ali

Qui s’échappe de l’inéluctable puissance de la collectivité allume ainsi pour les autres un flambeau d’espérance ; c’est là encore une loi naturelle : Un seul dans le grand Tout  suffit pour mettre ce dernier en mouvement. Mais alors vous vous dites : « Il faut être un fou pour cela ! ». Mais alors comment se fait-il qu’un tel homme ait été compris des uns et des autres ? Peut-être parce que cette loi intime, cette loi de vie est innée en chaque individu. Peut-être parce que chaque individu, autrement dit chaque unité de vie, chacun d’entre vous a théoriquement la possibilité de devenir une telle personnalité, c’est-à-dire de parvenir à la totalité. Le danger est grand que le démon de la tentation ne vienne alors proposer à ce pauvre fou tous les royaumes de la terre, comme à tant d’autres avant lui.

Mais avec le cas Mohammed Ali, c’est aussi la façon dont l’esprit américain se réalise dont il est question. Songez que la population blanche américaine avait bien appris ce qu’il en était, sur le vieux continent, de l’idée de Dieu, idée pour laquelle on massacrait son prochain pour lui apprendre à penser. Mais aussi la population du sud, dite sudiste, capable de plonger dans un état de barbarie et de sauvagerie qu’elle voyait si bien chez l’afro-américain, montrait un conflit de l’âme et du corps où il apparaît clairement que le persécuteur se voulait, en réalité, sauvage face à son inconscient dont nous avons dit dès le départ qu’il était en partie nègre…

…cette hostilité à la vie, à la couleur de peau, ne peut qu’entraîner chez l’être victime que la plus grande conscience de ce qui le rend tel qu’il est. Et après tout, tout être humain n’est-il pas très exactement unique ? Nous sommes faits ainsi.

 La façon de Mohammed Ali de boxer est donc un moyen, un travail pour relier l’afro-américain au monde qui l’entoure et si c’est peut-être tout ce qu’il y avait à faire, c’est peut être aussi tout ce que nous pouvons et devons faire.

 « L’impossible est juste un gros mot prononcé par des petits hommes qui trouvent plus facile de vivre avec le monde qu’ils ont reçu plutôt que d’explorer le pouvoir qu’ils ont de le changer. L’impossible n’est pas un fait. C’est une opinion. L’impossible n’est pas une déclaration. C’est un courage. L’impossible est potentialité. L’impossible est temporaire. L’impossible n’est rien du tout.” M.Ali

Nous sommes par exemple capables lors d’un concert, de rendre exclusive l’énergie de certains de nos registres : nous ne sommes plus que tout oreilles. Parce que nous sommes dotés d’un pouvoir que nous appelons l’attention qui est un des aspects de la volonté. Grace à ce pouvoir nous pouvons influencer le cours des événements. Lors même que des choses sont affirmées irréalisables, Mohammed Ali les a réalisées. La volonté est une grande magicienne qui nous mène à la liberté. Cette volonté est impérissable, souveraine, se riant des systèmes car originelle et naturelle : elle est The Greatest

« Je n’ai rien contre le Viet Cong. Aucun Vietnamien ne m’a jamais appelé négro. » M. Ali

« Que d’innombrables inconnus meurent qu’en avons-nous à fiche ? Si nous sommes tués nous aussi personne ne verra la différence ! » Là encore ils sont trop nombreux ceux qui pensent de telles choses. Chacun doit se rendre compte que le moindre petit détail de son existence passe par un réseau beaucoup plus vaste, un réseau qui fait de chaque vie individuelle un bien précieux. Ceux qui vous mettent en tête, d’une façon ou d’une autre, que vous ne valez rien ne sont tout simplement pas des gens sérieux. Et naturellement ils vous mettent en tête de faire ce que les autres attendent de vous, pour que vous ne fassiez surtout pas ce qui vous plaît.

Le « Grand Esprit », le « Grand Rêve » depuis deux millions d’années d’évolution affiné jusqu’à nous par l’apparition de sages et prophètes divers n’est-il qu’une projection ? N’est-il que psychologie ? A ceux qui posent de telles questions nous ne pouvons que répondre « Franchement, y a-t-il quelque chose dans notre caboche qui soit autre que psychique ?! » C’est un aspect intérieur de vous-mêmes qui se manifeste… et un élément unificateur de notre humanité.

Si certains veulent influencer les masses au-delà ou en-deçà des limites de la communication de la vérité par de la propagande politique ou religieuse – en prétendant servir un idéal – et que vous les écoutez, vous serez traité comme des chiens par ces gens qui vous ordonneront de faire ce que vous auriez fait de toute façon … puisque vous les écoutez comme l’animal écoute son maître !

Mais qui peut prévoir ce que dira ou fera un Mohammed Ali ? Qui peut empêcher qu’on y prête attention ? Question historique à laquelle, pour le mieux Dieu merci, ce sont parfois des hommes qui répondent depuis leurs profondeurs. A laquelle, hélas, répondent aussi trop souvent ces satanés religions, nous donnant des assurances qui ne leurs viennent d’aucun droit qui serait supérieur ; que les religions se soient diplômés elles-mêmes porteuses de la vérité, elles n’en restent pas moins constituées par des hommes comme tout le monde. Et c’est encore un problème historique qui apparaît : se cramponner à des mots…

Mohammed Ali, lui, a combattu le réel. En laissant la religion à sa place – un symbole qui occupe – et laissant Dieu à la sienne : la principale occupation.

“Les religions ont toutes différents noms mais contiennent toutes la même vérité.” M. Ali

Pour le Mouvement Vers Rien 01-rien.org seul l’individu conscient – évidement conscient (comme pas inconscient) – peut produire quelque chose de bon, un message chargé de sens, un travail, un combat, ce qui est tout de même autre chose que de montrer de la loyauté à des gens qui n’ont que des intérêts à vous faire comprendre que votre vie humaine est courte pour mieux la tenir sous contrôle. Autant dire que les religions diffusent de la bêtise, de l’inconscience, de la méchanceté, en décidant ce que doit être votre vie et votre mort. Pire encore les religions elles-mêmes attendent une manifestation de Dieu pour nous sortir de nos catastrophes !  En quoi cela est-il « bon » d’attendre comme du bétail ? Commencez donc par vous mettre debout sur vos pattes de derrière !

« La spiritualité reconnaît la lumière divine qui brille en chacun d’entre nous. Elle n’appartient à aucune religion en particulier, mais à tout le monde. » M. Ali

 

The Greatest

Comment expliquer Mohammed Ali ? Par la misère des noirs en Amérique ? Par son seul milieu ? Vous pouvez parcourir tous les documents que vous souhaiterez, comme nous l’avons fait, il viendra toujours s’y joindre quelque chose d’irrationnel, quelque chose d’extrahumain auquel on ne peut donner un nom. Mohammed Ali n’a pas forcément éveillé que de la sympathie… mais les personnalités qui réussissent dans cette voie intérieure sont aussi les héros légendaires de l’humanité, ceux que l’on admire, que l’on aime : ils sont les véritables fils de Dieu dont les noms ne disparaissent jamais.

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