2015 année de la cause noire – Chapitre 5 – Négritude, progrès, transculture : Frantz Fanon

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L’occident a des idées, des idées bonnes et des idées mauvaises, les unes comme les autres ont rayonné, rayonnent et rayonneront encore … jusqu’à leur limite de rayonnement. La politique de violence du colonisateur ou du despote, en lieu et place de comportement moral, entraine nécessairement sécession : on répond à la force par la force. Et le tourmenté apprend de son tourmenteur, plus fort que lui, les techniques pour qu’enfin les deux groupes plutôt qu’un seul, menacent la vie de l’autre. Cela est arrivé, cela arrive et cela arrivera encore tant que la nature humaine sera ce qu’elle est.

Ce qu’il convient d’appeler des GUERRES DE LIBERATION ont provoqué des changements de noms d’individus, de villes et de pays, puis des LUTTES de mouvements politiques, culturels … mais aussi des luttes philosophiques tels que le consciencisme et la négritude.

Concernant la question nègre l’occident, culpabilisé, en sera traversé par des mouvements de sympathie : tout à coup l’africain est ceci ou encore cela qu’il n’était pas auparavant ; un certain zèle apparaitra même, mais son innocence est toute relative : on remplira musées privés et publics d’œuvres d’art africaines en s’extasiant aussi bien sur leur valeur marchande…

Pour le Mouvement Vers Rien 01-rien.org qui proclame  que « tout est d’abord psychique » aborder les différents tableaux de l’insoumission noire, c’est évidemment parler prioritairement de Frantz Fanon, psychiatre. D’autres, qui sont autres, noirs ou blancs font et feront autrement, en présentant, sur les grands noms de la cause noire, d’une façon plus ou moins « éthique », des écrits qui sont autant de récupérations socio-politico-romanesques.

Rappelons-le, le rôle d’un psychiatre n’est pas d’être une organisation politique ; c’est naturellement l’analyse seule qui est l’arme la plus efficace contre toute forme d’aliénation, dont l’aliénation coloniale. Il nous parait en outre qu’un médecin psychiatre est aussi le mieux placé pour lutter contre les effets des drogues et alcool qui ravagent toutes les populations. Ce qui caractérise l’apport de Frantz Fanon est son regard sur chaque société, la colonisatrice, la colonisée : son travail est un partage, un travail transculturel. Atypique, Frantz Fanon a participé à deux guerres de libération : une pour la libération de la France, la seconde pour la libération de l’Algérie.

Ce que Frantz Fanon nous explique c’est que les révoltes noires ont été considérées par le colonisateur comme se rapportant à des complexes de frustrations, des revendications haineuses de nègres paranoïaques. Le bon africain n’est-il pas jovial, passif ? Comment saurait-il exercer une responsabilité ? Comment un « lobotomisé » le pourrait-il ? Dieu n’est-il pas blanc ?

Frantz Fanon expose des faits : le colonisé finit par intégrer les discours de stigmatisation, le sentiment d’être inférieur, finissant par mépriser sa culture, sa langue, son peuple ; la négrophobie des noirs « extérieurs » contre « les africains de souche » ayant validé « l’échelle des races » comment faire avancer les choses en prenant garde aux noirs qui veulent devenir blancs, et aux noirs qui s’exaltent « race supérieure » ?

Frantz Fanon est enfin le noir qui dit JE, efficacement, dans le monde blanc.

Ce JE est d’autant plus révolutionnaire que l’individu noir cesse de se définir selon la culture occidentale, y compris dans le traitement des maladies mentales. Cela vous parait secondaire ? Comme si l’Afrique était secondaire ! Il existe au contraire en Afrique une psychiatrie populaire traditionnelle, de guérisseurs que l’on pourrait définir comme « psychiatrie sociale » où n’existe pas l’enfermement asilaire, où le mot « malade » a une autre signification,  d’autres effets comme de ne pas réduire le malade au silence.

Frantz Fanon est mort à l’âge de 36 ans. L’éclair que fut sa vie pour l’histoire de notre humanité est représentatif en notre temps de ce que les noirs du passé nous ont apporté : une bonne base mentale. On est bien loin des informations diffusées par d’autres expliquant que l’africain n’a quasiment pas de cortex.

Il n’est pas pour le Mouvement Vers Rien 01-rien.org de meilleur moyen de souligner que l’africain, jamais, n’a mis des hommes à fond de cales, alors qu’en France, jusqu’aux années 1980 suite aux décrets de 1974, on rencontrait encore en psychiatrie personnels et pensionnaires qui avaient connu la paille et le cachot.

N’oubliez jamais que c’était pour votre confort…

… et que vous avez devant vous, malgré tous vos combats antiracistes et les apparences que vous vous donnez encore, un long trajet qui vous sépare de la moralité.

  Oeuvres

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